Turquie : des inondations inédites font au moins 38 morts, Erdogan se rend sur place

Léa LUCAS avec AFP
Publié le 13 août 2021 à 13h36, mis à jour le 13 août 2021 à 23h38
Après avoir été frappée par des incendies meurtriers, la Turquie déplore 27 morts en raison d'inondations ce vendredi 13 août
Après avoir été frappée par des incendies meurtriers, la Turquie déplore 27 morts en raison d'inondations ce vendredi 13 août - Source : Handout / IHH / AFP

INTEMPÉRIES - Des inondations ont entraîné la mort d'au moins 38 personnes depuis mardi dans des provinces du Nord de la Turquie. Alors que de nombreux habitants sont portés disparus, le président Erdogan va se rendre sur place pour soutenir les sinistrés.

Les catastrophes se multiplient en Turquie. Victime d'incendies meurtriers début août, le pays fait désormais face à des inondations inédites, ayant entraîné la mort d'au moins 38 personnes dans des provinces du nord, selon un dernier bilan, ainsi que de nombreuses disparitions, selon le bilan provisoire des autorités, publié ce vendredi 13 août.

Selon un bilan provisoire de l'agence gouvernementale responsable des catastrophes naturelles (Afad), 32 personnes sont mortes dans la province de Kastamonu, située au bord de la mer Noire, et six dans celle, voisine, de Sinop. Des personnes sont toujours portées disparues, tandis qu'une vaste opération de recherche et de sauvetage se poursuit.

Des précipitations prévues jusqu'à la fin de la semaine

Le niveau de l'eau est monté jusqu'à quatre mètres dans certaines villes, et des rues entières se sont transformées en torrents charriant des voitures et toutes sortes de débris. "Jamais de ma vie je n'avais vu une telle chose", a confié un sinistré à l'agence de presse étatique Anadolu. "L'eau est montée plus haut que nos fenêtres, a brisé notre porte et même le muret de notre jardin."

Des villageois ont dû se réfugier sur les toits de leurs maisons en attendant d'être hélitreuillés, pendant que 45 patients d'un hôpital de la région côtière de Sinop étaient évacués. Des ponts routiers se sont également effondrés après des glissements de terrain, compliquant la tâche des secours qui vont voir les précipitations se poursuivre jusqu'à la fin de la semaine. 

"Du jamais vu en 50 ou 100 ans"

Ces inondations, qui ont surtout touché les trois provinces de Kastamonu, Bartin et Sinop, situées au bord de la mer Noire, ont été causées par d'intenses précipitations dans la nuit de mardi 10 à mercredi 11 août. Une "catastrophe jamais vue en 50 ou 100 ans", a aussitôt déclaré le ministre de l'Agriculture et des Forêts, Bekir Pakdemirl.

Le président Recep Tayyip Erdogan s'est rendu ce vendredi dans l'une des régions les plus affectées par ces précipitations, le district de Bozkurt, dans la province de Kastamonu, où un immeuble résidentiel de huit étages s'est notamment effondré,  afin de constater les dégâts, mais surtout d'apporter son soutien aux sinistrés.  

Comme pour les incendies qui ravagent actuellement l'Algérie ou encore l'Espagne, un grand nombre de scientifiques alertent sur le lien étroit entre le réchauffement climatique, causé par l'activité humaine, et la survenue de plus en plus fréquente d'épisodes météorologiques extrêmes de ce type, notamment dans les pays méditerranéens. 

À ce titre, plusieurs responsables politiques et associations accentuent la pression sur le président turc afin qu'il prenne des mesures radicales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. La Turquie fait en effet partie des rares pays qui n'ont pas adopté l'accord de Paris sur le climat de 2015.


Léa LUCAS avec AFP

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